Saint-Denis en 2020 : bienvenue à l’heure Pompidou !

Paris en Selle engage un recours en justice contre le Franchissement Urbain Pleyel, où les vélos auront “le choix de passer côté voiture ou côté piétons”.
Le quartier Pleyel-Landy, à Saint-Denis, accueillera d’ici 2024 le Franchissement Urbain Pleyel (FUP), un pont habité qui enjambera les voies ferrées qui scindent aujourd’hui Saint-Denis en deux. Le FUP est un des nombreux projets qui, dans la préparation des Jeux Olympiques de 2024, vont modeler durablement le paysage urbain et redessiner la ville. Le constat est sans appel : pour le moment, JO riment avec autos.Dans sa conception actuelle, le FUP assure une place dominante aux véhicules particuliers, qui iront nourrir l’échangeur voisin de l’A86. Une augmentation forte du trafic automobile et des nuisances associées est à prévoir dans tout le quartier.Les vélos devront quant à eux slalomer entre les bus, ou sur le trottoir au milieu des piétons. Ces options ne se contentent pas d’être mauvaises, elles sont aussi ubuesques et dangereuses. Les piétons seront très nombreux à emprunter cet ouvrage pour rejoindre la future gare de Saint-Denis Pleyel : ce sera le jeu de quilles assuré. Il faut au contraire placer les piétons et les vélos au cœur du projet pour éviter les conflits d’usage.Carte du FUP à Saint-Denis
Accolée au FUP, la gare de Saint-Denis Pleyel sera comparable en taille et en trafic à celle de Châtelet-les-Halles. Imaginerait-on faire passer une autoroute polluante au dessus des Halles, en plein Paris ? C’est le double standard : alors qu’à Paris, les élus s’engagent à rendre la ville plus cyclable et plus vivable, à Saint-Denis, les projets ont cinquante ans de retard. Les JO de Paris 2024 se prétendent durables, et visent la neutralité carbone. Pourtant, à Saint-Denis, dans une zone déjà fortement touchée par la pollution de l’air, les collectivités et l’État financent un projet autoroutier qui dégradera la qualité de vie des habitants et ignore la solution vélo, mobilité la plus adaptée à la ville du 21e siècle. Face à ces contradictions, Paris en Selle et les associations Vivre à Pleyel et Environnement 93 saisissent la justice et défendent le projet citoyen alternatif d’un FUP consacré aux mobilités actives et aux transports en commun.Paris en Selle appelle les élus et décisionnaires des JO (Solidéo, COJO) à faire des jeux de 2024 un tremplin pour dessiner la ville de demain. Alors que les budgets sont revus à la baisse, et que les nouvelles lignes de métro ne seront pas livrées à temps, la solution vélo est à portée de main : il est encore temps de faire de Paris 2024 des jeux vélolympiques. 
Une campagne de financement participatif est lancée pour financer les frais de justice.